L’Eurorégion a réuni plus de 160 personnes le 2 juillet dernier à Bayonne pour son cours d’été sur la communication plurilingue transfrontalière, autour d’un large éventail d’intervenant·e·s engagé·e·s dans dans la coopération linguistique et culturelle au-delà des frontières.
Organisée dans le cadre des Cours d’été transfrontaliers 2025 – un projet développé en collaboration avec les universités et institutions publiques de l’Eurorégion -, cette journée intitulée « La communication plurilingue transfrontalière : enjeux, pratiques et perspectives » a permis de faire dialoguer les différentes approches du plurilinguisme dans un espace transfrontalier riche et complexe.
Des conclusions clés pour la coopération
Plusieurs conclusions fortes ont émergé à l’issue des trois tables rondes autour des enjeux de la communication des institutions transfrontalières et de l’accès à l’information. Sur un territoire où coexistent langues officielles et langues régionales ou minoritaires, la communication plurilingue n’est pas seulement un principe d’inclusion, mais un véritable outil de cohésion et de coopération. Les relations transfrontalières, par leur nature même, jouent un rôle structurant dans le développement du plurilinguisme et permettent d’en faire une pratique vivante au quotidien. La visibilité des langues dans l’espace public, qu’il soit physique ou numérique, participe également à cette dynamique : les paysages linguistiques pluriels favorisent la création de contenus à forte valeur ajoutée, porteurs de sens pour les habitants comme pour les institutions.
Le plurilinguisme, un droit à l’expérimentation
Dans cette perspective, les territoires frontaliers peuvent se saisir d’un véritable droit à l’expérimentation, en pratiquant par exemple le plurilinguisme dynamique, qui privilégie la liberté d’expression dans la langue choisie plutôt que la recherche systématique d’une langue commune. Il a également été rappelé que la communication plurilingue a un coût — en ressources humaines, en logistique, en traduction — qu’il est nécessaire d’anticiper et de planifier. Cependant, les outils numériques et les technologies d’intelligence artificielle offrent aujourd’hui des opportunités concrètes pour alléger cette charge et faciliter le travail de tous les acteurs impliqués dans la coopération transfrontalière.
La diversité des profils et des approches a pleinement contribué à atteindre l’objectif fixé : faire émerger des solutions concrètes pour renforcer la coopération transfrontalière dans le respect des langues et des identités, tout en fournissant aux participant·e·s des leviers d’action pour faire du plurilinguisme une réalité vivante et positive au quotidien.
Une réussite rendue possible par l’engagement et l’expertise des intervenant·e·s qui nous ont accompagnés :
- Javier Arakama Urtiaga, directeur d’Euskarabidea
- Albert Branchadell, vice-président du comité d’expert de la Charte européenne des langues minoritaires
- Eva Nossem, Coordinatrice scientifique UniGR-Center for Border Studies
- Marie-Hélène Hermand, Maitre de conférences Université Bordeaux Montaigne
- Estitxu Garai, Vice-rectrice du campus de Biscaye et de la communication UPV-EHU
- Irene Larraza Aizpurua, Directrice Générale Institut Etxepare
- Xavier Bernard-Sans, Directeur GECT Eurorégion Pyrénées Méditerranée
- Itxaso Etxebarria Lekanda, Cheffe de Diffusion et Plurilinguisme Euskampus
- Lohitzune Txarola Gurrutxaga, Directrice de Langune
- Eneko Gorri Gantier, Membre du collectif Plazara
- Leire Gaceo Melgosa, Responsable communication Eusko Ikaskuntza
- Arthur Saulnier, Responsable Ressources Humaines Maison AGOUR